" Je jure par Dieu tout puissant, de remplir les actes de la profession d'avocat en toute probité et en tout honneur, de garder le secret professionnel, de respecter les lois et de ne jamais manquer de respect et aux tribunaux et aux autorités publiques."

vendredi 13 juin 2008

Les procès des criminels de guerre

Au début de l’hiver 1942, les gouvernements des puissances alliées annoncèrent leur détermination de punir les criminels de guerre nazis. Le 17 décembre 1942, les dirigeants des États-Unis, de Grande-Bretagne et d’Union soviétique publièrent la première déclaration conjointe mentionnant officiellement l’extermination en masse des Juifs européens et décidant de poursuivre en justice les responsables de violences à l’encontre de populations civiles.

La Déclaration de Moscou d’octobre 1943, signée par le président américain Franklin D. Roosevelt, le Premier ministre britannique Winston Churchill et le dirigeant soviétique Joseph Staline, stipulait qu’après l’armistice, les individus jugés responsables de crimes de guerre seraient extradés dans les pays où les actes avaient été commis, et jugés d’après les lois de la nation concernée. Les grands criminels de guerre, dont les crimes n’étaient pas circonscrits à un lieu géographique précis, seraient passibles de peines infligées conjointement par les gouvernements alliés. Le procès des principaux responsables allemands devant le Tribunal militaire international (TMI) se déroula à Nuremberg. Ce fut le plus célèbre des procès devant des juges représentant les puissances alliées.


Entre le 18 octobre 1945 et le 1er octobre 1946, le TMI jugea 22 « grands » criminels de guerre accusés de complot, de crimes contre la paix, de crimes de guerre et de crimes contre l’Humanité. Le tribunal définit les crimes contre l’Humanité comme étant des « assassinat, extermination, asservissement, déportations ou persécutions pour des raisons politiques, raciales ou religieuses ». Douze des accusés reconnus coupables furent condamnés à mort, dont Hans Frank, Hermann Göring, Alfred Rosenberg et Julius Streicher. Le TMI prononça trois peines de prison à vie et quatre peines de prison allant de 10 à 20 ans. Trois des accusés furent acquittés.

Sous l’égide du TMI, les tribunaux militaires américains menèrent, à Nuremberg, douze autres procès d’officiers supérieurs allemands à Nuremberg. Ces procès sont souvent désignés collectivement par l’expression « autres procès de Nuremberg ». Les membres de la Gestapo (police secrète de l’État allemand), les SS, ainsi que des industriels allemands furent jugés pour leur rôle dans l’application des lois de Nuremberg : « aryanisation », assassinats en masse de Juifs dans les camps de concentration, meurtres perpétrés par les Einsatzgruppen (unités mobiles d'extermination), déportations, travail forcé, vente de Zyklon B et expériences médicales.

Officiels nazis de haut rang comparaissant devant le Tribunal militaire international. Nuremberg, Allemagne, 1945.
— National Archives and Records Administration, College Park, Md.




L’immense majorité des procès pour crimes de guerre après 1945 impliquait des fonctionnaires et des officiers de rang inférieur : gardes et commandants des camps de concentration, policiers, membres des Einsatzgruppen et médecins qui avaient participé à des expériences médicales. Ces criminels de guerre furent jugés par des tribunaux militaires dans les zones britannique, américaine, française et soviétique de l’Allemagne et de l’Autriche occupées, ainsi qu’en Italie.


D’autres accusés furent jugés dans les pays où ils avaient commis leurs crimes. En 1947, un tribunal de Pologne condamna à mort Rudolf Hoess, le commandant du camp d’Auschwitz. des procès eurent lieu en Allemagne de l’Ouest, plusieurs Nazis furent condamnés à des peines légères, sous prétexte qu’ils avaient obéi aux ordres de leurs supérieurs, ce qui fut considéré comme une circonstance atténuante. Un certain nombre de criminels nazis reprirent rapidement une vie normale dans la société allemande, notamment dans le monde des affaires.

Les efforts des chasseurs de Nazis (comme Simon Wiesenthal et Beate Klarsfeld) ont permis la capture, l’extradition et le jugement d’un certain nombre de Nazis qui s’étaient enfuis d’Allemagne après la guerre. Le procès d’Adolf Eichmann, organisé à Jérusalem en 1961, captiva le monde entier.

De nombreux criminels de guerre ne furent cependant jamais jugés ou punis. La chasse aux criminels de guerre nazis continue, encore aujourd'hui.

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